Mourir jour après jour...

Nous venons de célébrer la Toussaint, fête de tous les saints : ceux du ciel déjà dans la gloire de Dieu et ceux de la terre en marche vers le royaume. Hier, lendemain de la Toussaint, nous avons fait mémoire et prié en Eglise pour les défunts proches ou inconnus. Tous les ans, cette période est difficile à vivre pour certains car elle réveille la douleur de la disparition d'êtres chers et fait resurgir l'angoisse de mort inhérente à la condition humaine. Cette mort que nous fuyons, que nous tenons à distance, dont nous ne voulons pas même si elle s'affiche partout sur nos écrans de télévision, dans nos lectures, etc.

Nous avons du mal à nous faire à l'idée de devoir mourir un jour et de voir mourir ceux que nous aimons. Pourtant la mort est le passage obligé pour tout être vivant. L'être humain est le seul vivant à avoir conscience de sa temporalité. Pour dépasser sa peur de la mort, souvent il vit à mille à l'heure pour s'étourdir et ne pas se poser la question fondamentale du sens de la vie.Il n'est pas rare que des déboires le ralentissent dans sa course folle et l'obligent à se poser, réfléchir et changer de cap.

On trouve la paix quand on cesse de s'agiter et qu'on apprend à mourir à soi tous les jours, à sortir du quantitatif pour entrer dans le qualitatif. Prendre le temps de se donner à chacun pour ce qu'il est, pas pour ce qu'on attend de lui en retour. Etre dans le don gratuit de soi dans nos activités quotidiennes. Peu importe qu'on fasse beaucoup mais surtout qu'on fasse bien. Jésus nous dit : "Si le grain de blé tombé en terre en terre ne meurt pas, il reste seul. Mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit." Jean 12,24. La mort, terme de notre vie se prépare chaque jour par nos renoncements du quotidien, par nos morts à nous-mêmes, à notre orgueil, notre péché, notre paresse, par tous les actes de paix, de justice, de générosité, d'amour que nous posons en faveur des autres et surtout des plus démunis. Si nous vivons une vie d'enfant de lumière, nous ne devrions pas être trop effrayés de mourir. Le Seigneur nous donnera le moment venu la force et la persévérance finale.

Il y a de grandes chances que l'on meure comme l'on a vécu. Vivons saintement dans l'amitié de Dieu et nous mourons aussi saintement entourés de son amour et de sa miséricorde.